Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

lemagazine.info écrit par Marie Deborne le 22 juin 2007

17 Septembre 2011 , Rédigé par jeanfrancoiscocteau

Présence verticale 
Écrivain de l'instantané, Jean-François Cocteau publie chez l'Harmattan un premier recueil de Poésie. Maîtrisé avec virtuosité, chaque mot, chaque silence, transcrit avec liberté et spiritualité les sensations du quotidien. 

La poésie est l'art de l'indicible, la prouesse impensable de transcrire par les mots une couleur, une odeur, une sensation, aussi fugaces soient-elles. La poésie de Jean-François Cocteau est le reflet exact de cette volonté et c'est sans prétention que l'œil affûté du poète fige sur les pages blanches, par une écriture habile, des sensations que nous parvenons à peine à distinguer dans le brouhaha de la vie. 

La vie, entre passé, présent et avenir 

Dans un panorama poétique du quotidien, Jean-François Cocteau arpente l'espace-temps sans se soucier d'une quelconque linéarité. Au gré de ses allées et venues dans les méandres de sa pensée, le poète déambule entre fragments d'instants passés, présent évanescent et évocation de l'avenir à la fois angoissée et résignée. Dans ses allusions au passé, le poète évoque avec nostalgie l'enfance : Un univers au goût de paradis perdu, un bonheur révolue qu'il peut ressentir à nouveau à travers le regard de ses enfants. « L'enfant, éternelle chance d'unité. Souffle divin de la création. Source d'absolution » Cet âge d'or plein de promesse et de pureté qu'il caresse de son regard empli de tendresse s'oppose pourtant à une vision du passé plus obscure. Loin de l'éden de l'enfance, le poète évoque un monde adulte perverti qui se débat dans les affres de la guerre et de la cruauté démente des hommes. « Une nuée de sang dans une poudrière, prêt à s'agenouiller sous un ciel couvert, sacrifiés à l'autel des morts de la guerre » Le temps présent, lui, introduit le règne du ressenti et de l'incertitude. L'homme, au croisement des différents chemins de sa volonté, hésite, guettant les éventuelles conséquences de ses actes, et n'a d'autre choix, devant ce flot hasardeux, que de se laisser porter par ses sens, seule entité certaine de l'instant. C'est l'hégémonie de la sensation à la fois légère et fugace. « Ce peut-être l'apparence d'un baiser ou l'odeur d'une sensitive, l'effleurement passager d'un souffle parfumé » Une trouée de lumière, une odeur passagère, un bruissement quasi-inaudible, à la manière d'un photographe, le poète capture ses instants volatiles pour leur donner un goût d'éternité. Enfin vient l'avenir, obscurci par l'issue inéluctable : la mort. « Un corps usagé se lézarde comme des paroles trop éparses échoient dans l'oubli. La mort est nécessaire » Cependant si la mort est envisagée avec une certaine inquiétude de tout être humain devant l'inconnu, il se dégage des poèmes de l'auteur une certaine résignation. La mort est alors envisagée comme l'étape nécessaire pour accéder enfin à un monde de spiritualité « J'ai tant espéré de l'immobile voyage (...) J'ai tant marché en quête de lumière ». 

Liberté et spiritualité 

Au fil du recueil, on découvre alors avec surprise, au détour de certaine page, des passages de la Bible qui ponctuent les textes du poète. Cependant, loin de l'image du prêcheur dogmatique ou de l'idéologue religieux, Jean-François Cocteau met sa spiritualité au service du prosaïque. Il parcourt ainsi la vie de tout un chacun, au travers de ses propres expériences, animé d'une foi spirituelle qui l'émancipe de la pesanteur du quotidien. Son écriture libre, où l'acte poétique est avant tout un besoin d'éclairer la beauté des moments que traverse l'être humain à chaque étape de sa vie, élève alors le quotidien dans les sphères plus nobles de la dévotion et du mystique. « La présence verticale » d'une puissance supérieure qui l'accompagne sur son chemin lui donne alors la force de puiser dans chaque chose qui l'entoure une inspiration poétique « Mais comment passer sous silence ce lien vertical qui nous unit. » Comme le conclut l'auteur Jachy Viallon, en quatrième de couverture, « voilà tout ce qui fait de ce recueil une œuvre à découvrir puis à relire, à vivre et à réfléchir. » 

Marie Deborne , le 22 juin 2007 
Jean-François Cocteau, Présence Verticale, préface de Murielle Mayette, Collection "poètes des 5 continents", L'Harmattan, 2006, 68 p., 10 euros. "Les collections poésie de l'Harmattan" seront présente au marché de la poésie 2007, stand N° A10, place St Sulpice à Paris du 21 juin 14h au 24 juin 19h. Rencontre possible avec l'auteur le dimanche 24 juin de 15h30 à 17h30, stand A10. 
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article